L’Enfantement du Locle et la source de son Devoir horloger
On le sait, Chronos avait pour méchante habitude d’engloutir chaque enfant légitime issu de son couple avec Rhéa. L’histoire est peu diserte sur les raisons ayant conduit le Dieu du Temps à épargner Le Locle, enfanté par Callipyge. Un grand mystère drape en effet ce miracle loclois d’avoir non seulement survécu à la gloutonnerie de Chronos mais, de surcroît, d’avoir reçu en héritage paternel le droit et le devoir d’honorer son nom et d’en mesurer ses entrailles : Le Temps !
Si les prémisses demeurent dans l’ombre, Le Locle et son destin horloger, tel une évidence, résonnent comme un double héritage, celui d’un père, plus que comblé, happé par un déhanché libertin, des galipettes libertaires et des exhalaisons en liberté, et celui d’une mère qui a inscrit la suavité de l’existence dans chacun des gestes propres aux métiers artisanaux de l’horlogerie.

La terrifique et véridique histoire des Amours du dieu Chronos et de la muse Callipyge, et du coït immémorial qui les unit, dont est issue la Cité du Locle; telle que l’évoque Dioscoride dans l’Anthologie Palatine
‘Hymnes de Chronos à Callipyge’
» j’ai tenu par dessus les crêtes, jambes écartées,
La Muse aux belles fesses, et dans la fraîcheur
De sa chair fleurie, je me suis senti mortel.
Me tenant serré entre ses jambes magnifiques,
Elle parcourut sans défaillance
La longue course de Cypris.
Elle me regardait avec des yeux langoureux,
Tandis que je je la secouais.
Ainsi jusqu’à ce notre blanche force fut épuisée,
Et que Callipyge finit étendue au sol,
Ses membres devenus pierre. »
C’est ainsi, dit-on, que Callipyge, domptée par le Temps, avec le temps engendra le Locle, bien qu’elle fût devenue pierre.